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**MIGENNES CITOYENNE **
26 mars 2014

Claude Prévost écrit à la fédération du PS et au député

Claude Prévost

Elu de la Gauche citoyenne à Migennes

Migennes le 25 mars 2014

 

 

 

 

Jean-Yves Caullet, député de l’Yonne,

Nicolas Soret, 1er secrétaire du Parti Socialiste de l’Yonne

Bruno Villecourt, Directeur de cabinet

 

 

Camarades,

Voilà, le rideau est tombé à Migennes. François Boucher et l’UMP ont repris le ville à la gauche par la grâce de José Da Silva, 1er socialiste local.

François Boucher n’a pas eu à mener de campagne électorale. José Da Silva l’a faite pour lui. Essentiellement (presque uniquement) sur le thème de thème de la sécurité et ce, depuis plusieurs années, en utilisant maints coups bas contre le Maire, dans une ville traumatisée par deux événements majeurs : la manif des jeunes en 1999 qui a largement dégénéré en une casse matérielle conséquente en centre-ville et le récent incendie de l’école Marcel Pagnol. Mais également par les incivilités récurrentes dans le quartier populaire des Mignottes qui « bouffent » la vie quotidienne des habitants.

Il était sûr qu’une campagne polémique ancrée sur le sécuritaire, dans ce contexte, allait faire des ravages dans les rangs de toute la gauche qui historiquement et culturellement est fragile sur cette question dans l’opinion publique. Surtout lorsqu’elle consiste en accusations permanentes, publiques, médiatiques contre le Maire par un de ses plus proches adjoints. Qu’il ait espéré en tirer profit montre toute ses limites politiques.

José Da Silva n’a jamais véritablement voulu l’union à Migennes. En 2008 il a tenté de constituer sa liste séparée et il a échoué mais depuis il n’a cessé de préparer la division de 2014 par une contestation systématique de toutes les propositions du Maire et par une auto-promotion permanente. On ne pouvait que redouter ce qui est arrivé, la victoire de la Droite ce 23 mars. C’était écrit dans l’action de Da Silva.

En revanche, son auto-promotion n’a pas atteint le résultat qu’il attendait. Sa liste dépasse à peine les 12% des voix. Quand on se réclame à la fois du PS et des verts et qu’on part donc d’un socle électoral local habituel de 32 et 35% des voix, l’échec personnel est retentissant et marque bien la détestation affirmée d’une large majorité des Migennois sur sa personne, son attitude personnelle vis à vis des gens, sa posture  politique, son manque de qualités humaines, son arrivisme forcené.

A titre personnel, il perd définitivement toute légitimité locale. Il se trouve à plus de 23% de notre liste faussement et malhonnêtement étiquetée par lui comme  Communiste et Front de Gauche. Cette différence servira de base aux futures négociations locales. Et c’est bien lui qui aura créé ce rapport de forces défavorable au PS.

Le PS sort largement  affaibli et déconsidéré à Migennes. Cela aura à n’en pas douter des conséquences négatives profondes et durables. On le constatera dans les échéances programmées et notamment aux cantonales puis ensuite aux législatives futures. Notre électorat est de près de 1000 voix quand même ce 23 mars, alors que l’électorat de Gauche est assez largement démobilisé par la politique libérale du gouvernement et de la majorité législative. Il n’oubliera pas facilement la trahison de José Da Silva, socialiste, qui s’est réalisée dans le silence public de son parti qui, pour la masse des Migennois,  l’a laissé libre de casser l’union de la gauche qui existe à Migennes depuis 1977.

Bien sûr, je sais pour ma part que Bruno a essayé vraiment d’empêcher tout cela de manière très correcte à notre égard mais en restant dans les « règles internes » de votre parti qui ont empêché toute expression publique . Règles internes pourtant par ailleurs dans notre pays largement à géométrie variable selon les cas et les individus. Règles internes qui à Migennes  auront conduit votre parti à exclure 2 fois en 2 ans Jacques Babel uniquement « coupable » de fidélité publique à la parole donnée en 2008, à la majorité municipale et au Maire. Règles qui ont en revanche laissé totalement libre Da Silva de ramener la Droite au pouvoir sans aucune mise en garde ou condamnation publique préalable de votre parti. Au contraire, 2 jours avant le vote, votre fédération départementale appelait encore sur internet au dernier meeting local de Da Silva et des militants socialistes d’Auxerre venaient avec lui distribuer des tracts au marché de Migennes.

Enfin, comment comprendre et accepter que Nicolas Soret renvoie depuis des mois et encore le 23 Mars au soir, tout le monde dos à dos, affirme qu’il s’agit d’une querelle de personnes, d’une mauvaise entente entre individus différents alors qu’il sait qu’il s’agit avant tout d’un problème politique ? Nicolas, comme nous, lit la presse et les écrits de Da Silva, il doit donc connaître tous ses propos destructeurs et diviseurs durant ce mandat. Sa position me désole. Da Silva devait savoir qu’il ne risquait rien de sérieux des instances départementales du PS.

Même quand il exprimait des idées notamment sur la sécurité proches du populisme extrémiste.

Cela l’a encouragé. Et c’est avant tout politique.

Tout cela sera dur à avaler et encore plus dur à digérer.

Da Silva est « grillé » à Migennes pour le peuple de gauche et si votre parti continue à le soutenir comme son représentant local, il en subira les conséquences. Et franchement ce sera justice.

Car comment oublier qu’unis autour du Maire François Meyroune pendant ce mandat  et avec une liste sincèrement unitaire, nous aurions pu gagner.

François Boucher gagne mais ne fait que 51,7% et 93 voix de plus que le total des deux listes Meyroune et Da Silva. Et ce, dans un contexte politique défavorable à la Gauche.

Sans la déperdition des voix de gauche due à la division locale, à la polémique de la campagne, au manque de confiance légitime des électeurs quant à notre solidarité mutuelle, gagner ces 93 voix aurait été très largement possible.

Nous aurions pu mener une campagne électorale efficace et offensive contre Boucher et la Droite avec des forces militantes qui au lieu de s’entre-déchirer, auraient unis leurs efforts. Oui je pense qu’alors nous aurions gagné. Maintenant Boucher se servira de son succès local comme rampe de lancement pour les législatives de 2017 face à une gauche affaiblie et divisée par des rancœurs qui resteront tenaces.

Da Silva et à un moindre niveau votre parti, portent donc une très lourde responsabilité. Alors préparer la future élection de 2020 pour gagner ? Avec Da Silva en représentant du PS ce sera impossible. Il ne changera pas et nous, nous ne lui pardonnerons pas. Les Migennois non plus. Da Silva est carbonisé à Migennes et c’est très bien ainsi. Il mérite ce désaveu inscrit dans ces 12% qui ne sont en rien un socle de départ mais une étape de sa dégringolade. Nos 36% nous donnent en revanche toute légitimité pour conduire la reconquête de la ville.

En attendant, les dégâts politiques sont considérables et Migennes, ville de gauche, va à nouveau subir la Droite pendant au moins six ans. C’est un crève-cœur. Le PS va-t-il en tirer les leçons ?

Je regrette profondément cette situation. Même si je suis personnellement très déçu  de la politique libérale menée aujourd’hui contraire aux engagements pris, aux attentes des gens, dure pour les plus fragiles, douce pour les nantis, je reste persuadé que l’union de toutes les forces de gauche pour un vrai changement reste l’objectif et la solution. J’ai toujours milité et agi pour cette union.

Je suis sans illusion mais déterminé à poursuivre la lutte pour ce vrai changement et pour une union réelle basée sur le respect de tous et le compromis de progrès social que les Français méritent.

Voilà ce que je voulais vous dire ce 25 mars, « à chaud ». Je ne sais pas si cette lettre aura un écho. Je sais que chacun est pris dans ses problèmes locaux et ses objectifs de Parti. Je ne suis ni naïf, ni rêveur mais sait-on jamais…

 

 

 

Sincère salutations

 

Claude Prévost

 

 

 

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